Lorsqu'un club de badminton français a décidé d'adopter comme devise plus qu’une tribu !– ce n'était pas sur un coup de tête. Il s'agissait de mettre clairement en évidence l'importance de l'esprit communautaire du club.
"La devise a été en partie inspirée par le slogan de l'équipe de football de Barcelone, més que un club - plus qu'un club", explique Justine Couvidat de la Nozay Badminton Association, un club pour tous les âges fondé en 1996 à Nozay, à 30 kilomètres au sud-ouest de Paris.
"Mais 'club' a été remplacé par 'tribu' – c'est notre surnom, qui s'explique en partie par notre 'orientation famille' depuis toujours. Nous adorons vraiment nous réunir tous ensemble, avec les différentes générations de joueurs et leurs proches, même si c'est un peu bruyant parfois !"
La Nozay Badminton Association n'est pas seulement l'un des clubs sportifs les plus animés de France.
En termes de performance et de développement des joueurs, le club a fait ses preuves dès sa création il y a 25 ans et s'est développé grâce au soutien de Babolat pendant 20 ans, derrière la Nozay Badminton Association dans le cadre d'un sponsoring de long terme. En l'espace de cinq ans, le club dynamique a produit un médaillé au niveau des championnats nationaux français et eu des joueurs sélectionnés pour l'équipe nationale française.
Justine Couvidat est maintenant responsable de la communication du club. Le parcours de Justine, elle-même membre du club depuis plus de dix ans, au sein du club contribue peut-être à expliquer qu'il exerce un tel attrait. Lorsqu'elle a commencé à y jouer de manière occasionnelle au début de son adolescence, elle a constaté que le niveau de compétition de Nozay était tel qu'elle se mesurait constamment à des joueurs de haut niveau et améliorait parallèlement son propre jeu. Si l'on ajoute à cela l'atmosphère accueillante du club de Nozay et ses entraîneurs jeunes et motivés, on comprend que Justine ait eu envie de rejoindre définitivement la tribu.
Combler le retard des 'femmes dans le sport'
Nozay a toujours accordé une grande importance à ses membres féminins, précise-t-elle. "Des joueuses comme Audrey Chaillou - sponsorisée par Babolat - et Lauren Meheust, membre de l'équipe de France senior de badminton, ont constitué une sorte de noyau initial. Elles ont encouragé d'autres filles et femmes, comme moi, à les rejoindre.
"Les femmes ne sont pas très bien représentées dans le sport en général, il y avait donc aussi un vide à combler. Nous avons aussi créé des séances de formation spéciales pour les femmes, ce qui continue à favoriser l'effet boule de neige."
Le succès de Nozay est tel que, dans une ville de 5000 habitants à peine, le club a compté jusqu'à 200 membres permanents, même si la pandémie a eu un effet sur les chiffres. Mais - ce qui n'est peut-être pas surprenant pour un club fier de ses liens sociaux profondément ancrés - la Nozay Badminton Association
a maintenu ses activités vidéo 'hors site' pendant les périodes de confinement, des séances d'entraînement aux quiz, afin que les joueurs gardent un bon moral.
"Lorsque les restrictions ont commencé à s'alléger en mai 2021", explique Justine, "nous avons repris les cours de badminton - d'abord en intérieur pour les jeunes et en extérieur pour les adultes. C'était important de pouvoir se retrouver, partager les entraînements, les compétitions, tous les bons moments. On ne nous surnomme pas la tribu pour rien !"
Cet esprit de club a aidé Nozay a surmonté d'autres défis potentiels."C'est vrai que nous n'avons pas de clubhouse, mais après l'entraînement nous nous retrouvons souvent sur le parking d'un des gymnases où nous jouons et nous discutons jusqu'à minuit. Pas seulement des résultats ou des performances, mais aussi de notre vie quotidienne."
La création des mini-bads
L'objectif principal du club à court-terme est de former un nouveau groupe de jeunes, ce que Justine Couvidat appelle les mini-bads - des joueurs âgés de cinq ans et plus.
Le club conserva aussi d'autres priorités, comme garder le contact avec la communauté élargie de la ville de Nozay. Cela fait partie intégrante des traditions du club, avec trois à quatre activités par an spécifiquement conçues pour développer cette relation entre le club et la ville.
"L'événement clé a lieu le premier week-end de décembre", explique-t-elle, "lorsque des associations sportives de toute la France organisent des activités annuelles de collecte de fonds pour la recherche scientifique sur les maladies rares. Nous organisons la nuit du bad" – et l'an dernier nous avons proposé une activité appelée blackminton, consistant à jouer avec un éclairage minimal. Ça a été un succès !"